Bouchées surréalistes
Hier soir, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, à Montréal, on dévoilait un rideau de scène peint par Dali en 1944 pour un ballet new-yorkais dont je vous reparlerai. La toile immense est surprenante mais pour l’heure je voudrais partager en pensée les délices qui ont suivi cette présentation.
Signées Antonin Mousseau-Rivard, les bouchées servies au cocktail étaient incroyalement originales. Le menu lui-même, concocté par le chef du Contemporain, le restaurant du Musée d’art contemporain de Montréal, était « inspiré par l’oeuvre de Dali », c’est dire ! Le torero hallucinogène ne lui fut pas mais ce tartare de boeuf aux armillaires et fromage Fleurs-des-Monts commençait bien la dégustation. Suivait un délicat tartare de thon au jeune gingembre et perle à la pêche blanche, dénommé La pêche au thon. Si la Galatée aux sphères ( pomme ratte fumée, yaourt à la truite fumée et caviar de truite) m’a laissé songeuse, j’ai littéralement adoré Ceci n’est pas une cerise-hommage au surréalisme: imaginez une cerise posée sur un pain d’épices, avec gelée aux mûres et fraises, qui en bouche dégage une grand air de foie gras. Somptueux ! Tellement, pardonnez-moi, que j’en ai oublié d’en faire une photo pour immortaliser la chose…. Le Gala aux deux cotelettes d’agneau en équilibre sur ses épaules ne pouvait rivaliser mais La tentation de Saint-Antoine (une huître frite avec wakame, mayo japonaise et melon confit) a eu un goût prononcé de « revenez-y ». En finale, Le miel est plus doux que le sang, en macaron miel-chèvre vanillé, a emporté définitivement mon adhésion… à l’oeuvre de Dali revisitée en cuisine ! Du grand art culinaire…