Retour sur images du Québec authentique (Mauricie-Lanaudière):2ème épisode
Rien de tel qu’une bonne journée de grisaille en cette fin d’automne au Québec pour se remémorer des souvenirs plus colorés. Comme ceux qui me restent si bien en mémoire d’une virée en octobre sur le site Atikamekw de Matakan dans la région de Lanaudière. Deuxième épisode…
Dormir sous un tipi
A peine débarqué de l’hydravion, on fait le tour du « propriétaire » en transportant nos bagages sous un grand tipi garni de branches de conifères odorantes. La presqu’île abritant le campement traditionnel n’est pas large, le vent souffle fort et il fait un froid de canard. On attendra longtemps en soirée un groupe de musiciens venu en bateau de Manawan, le village de la communauté Atikamekw. Trop de vent, les « Black Bear » arriveront juste avant notre départ le lendemain pour un joyeux concert !
De mai à octobre, le site de Matakan accueille des visiteurs en bordure du grand lac Kempf. Nous sommes à 220 kilomètres à vol d’oiseau de Montréal, au nord de la région de Lanaudière. Un autre monde pourtant qu’on découvre à petites doses au hasard de nos conversations avec Yann, vingt ans, qui sera notre guide, Norbert , notre chef-cuisinier, ou Nazaire le pêcheur.

La pêche miraculeuse au lac Kempf
Le Québec authentique, c’est ici qu’il se vit, avec une frange de sa population trop souvent négligée… ou mythifiée ! Les Indiens d’aujourd’hui gardent leurs traditions bien vivantes mais ils sont aussi pleinement intégrés dans la vie moderne. A Matakan, à raison de 14 clients sur place à la fois, on a le temps de vraiment découvrir le lieu et les gens. Ces rencontres sont en effet le suc, la quintessence de tels séjours en nature, au milieu de nulle part.
Avec Yann, on est servi ! Dès l’arrivée, il nous reçoit autour d’un grand feu de bois extérieur, construit en forme de tortue, sorte d’emblème traditionnel, avec une carapace pour flotter et des pattes « comme des pagaies » pour avancer. Plus tard, il nous montrera comment les Atikamekw sculptent des dessins sur des morceaux d’écorce qui décoreront des objets artisanaux, dont de très jolis paniers.
Après un bon repas où le gibier est à l’honneur, le groupe embarque en soirée dans un canot rabaska. A nous les rames pour un petit tour sur l’eau et sous les étoiles ! Dans la nuit noire, Yann le conteur n’a pas son pareil pour envoûter les visiteurs.
C’est à la lampe frontale ensuite que les plus courageux prennent le chemin du grand tipi. Un feu brûle au centre mais la température ne dépasse pas zéro à l’intérieur de la tente. Pourtant, ce sera une nuit de rêve passée au fond d’un bon sac de couchage. L’œil ouvert de temps en temps perçoit les flammes mouvantes. Une bonne âme a maintenu le feu en activité toute la nuit !
Le lendemain, Yann nous conduit a à pied sur un petit sentier, s’arrêtant souvent pour nous parler des vertus médicinales ou autres des plantes et des arbres qui nous entourent. Par ici la gomme d’épinette servant autant de colle naturelle que de pansement sur les plaies quand on la mélange à de la graisse d’ours. Par là la belle mousse qui, séchée et bouillie, servait autrefois de couches pour les bébés ou d’éponge à vaisselle. Les racines d’épinettes se ramollissent et se coupent dans le sens de la longueur pour servir de corde pour le canot ou les paniers; le plantain s’applique bouilli sur les plaies, le pin rouge, le thé du Labrador ou le sorbier se distillent en tisane. La forêt est un vrai trésor dont on ne soupçonne pas le contenu !
Ce jour-là, nous irons aussi pêcher avec Nazaire, autre conteur… d’histoires de pêche ! Il a « planté » la veille deux filets dans une grande baie. Nous partons les relever en bateau. Ce sera la pêche miraculeuse : dorés, brochets, carpes. Quand il relève son filet, c’est le festival du gros poisson d’eau douce !
En rentrant, arrêt requis au bord d’une falaise. Yann nous montre à même la roche des pétroglyphes attestant d’un présence humaine depuis au moins 3.000 ans. Second arrêt à la belle petite île de l’Amour. Elle est réservée aux couples en voyages de noce, avec guide, bateau et évidemment conjoint exclusif ! Comme chambre nuptiale, le tipi sur plateforme est magnifique et on y promet du luxe avec déco traditionnelle de qualité! En plus d’une offre de mariage à la mode Atikamekw, par le chef de la communauté et, si l’on veut, en costumes traditionnels fabriqués sur mesure.
Retour sur images du Québec Authentique (Mauricie-Lanaudière) – 1er épisode

Rien de tel qu’une bonne journée de grisaille en cette fin d’automne au Québec pour se remémorer des souvenirs plus colorés. Comme ceux qui me restent si bien en mémoire d’une virée en octobre sur le site Atikamekw de Matakan dans la région de Lanaudière.
Premier épisode : embarquement immédiat à bord d’un hydravion sur la rivière Saint-Maurice, aux allures de grand fleuve.
Le site d’Hydravion Aventure est idéal pour une envolée vers le nord. J’adore ces hydravions, véritables coucous de brousse qui ressemblent un peu à ma première 2 CV des années 1970: les pièces de la carlingue tiennent avec des boulons, des écrous ou des rivets, et on fait presque corps avec les éléments extérieurs, surtout le vent ! Mais ce sont les meilleurs…
Manque de chance : il pleut quand nous nous préparons à embarquer. Retour au pavillon d’accueil. C’est l’occasion de prendre le temps : pour admirer la déco intérieure bien léchée du bâtiment tout nouveau, tout neuf, et faire connaissance avec les proprios d’Hydravion Aventure. Alain et Laure sont venus de France s’installer au bord du Saint-Maurice. Lui a été pilote de Mirage dans l’armée française. Le voici bien au calme, jeune retraité fringuant mais plein de projets pour faire rouler cette belle entreprise aérienne qui compte plusieurs Beaver, Piper et Cessna amarrés au quai. Ils sont toujours prêts pour les apprentis-pilotes, pour un survol de la région, un safari nordique dans les Torngats, un petit forfait avion-motoneige ou hydravion-canot. Ou pour aller comme nous rendre visite aux Atikamekw de Manawan…
C’est parti ! Avec Xavier, à l’accent de Bayonne, lui aussi ancien pilote de Mirage français, on est entre de bonnes mains. Le décollage sur la rivière est un vrai bonheur : après quelques minutes pour réchauffer le moteur, l’hydravion s’avance gentiment sur l’eau avant de prendre son élan, puis il s’élève dans les airs avant d’attendre sa vitesse de croisière (160 km/h). Comme il demeure à 300 mètres d’altitude, on a tout le loisir d’admirer le paysage. GRANDIOSE !
D’abord, il y a cette rivière majestueuse dont on suit le cours vers le nord de la Mauricie, bordée de forêts en feu, aux couleurs de l’été des Indiens. Très vite, bye bye la civilisation. Les villages se font plus rares, puis ce seront les chalets, les camps de pêche blottis dans le creux d’une baie. On s’enfonce vers le nord, les traces humaines se limitent à une piste perdue, long ruban de gravier qui tranche le paysage au scalpel: des collines à la végétation chargée de couleurs (jaune, orange, rouge, vert); des épinettes serrées comme des sardines; des lacs rond, en croix, longiligne, avec ou sans îles, à perte de vue. Dont l’immense Wapizagonke, du parc national de la Mauricie, que j’ai souvent « canoté ». Comme les tentacules du grand réservoir du Lac Taureau où j’ai fait du kayak-camping bien des fois, le voir de haut plutôt qu’au ras de l’eau est une expérience magique.
Ici, les conifères scintillent, drapés d’une fine neige tombée dans la nuit. Là, c’est un camaïeu de couleurs forestières qui forme une peinture grandeur nature sous nos yeux. Là-bas, des lacs frissonnent sous le vent. On vit en accéléré le passage de l’automne à l’hiver, les feuillus de moins en moins feuillus, les conifères givrés…
Théâtre d’ombre, théâtre d’illusion ? Je crois voir un troupeau d’animaux en mouvement. Ce n’est que l’ombre d’un bouquet d’épinettes sur l’eau qui bouge à la vitesse de l’hydravion! Une heure plus tard, les yeux grands ouverts, on surplombe la rive du réservoir Kempf. Le pilote vire à gauche, tourne en rond dans le ciel au-dessus de la presqu’île de Matakan, petit bout de terre perdu dans l’immensité aquatique. Il amorce sa descente, rasant la cime des arbres, pour finir sur l’eau, frein naturel, dans un joyeux tremblement. Nous sommes arrivés à bon port. En territoire Atikamekw.
Forfait vedette d’un trio de choc de mai à octobre: Le Baluchon Eco-Villégiature/Tourisme Manawan/Hydravion Aventure ; http://www.hydravion.ca/index.php/fr/nos-forfaits/excursions.html
24 heures avec mon Baluchon
C’est court, je sais, passer seulement une nuit à L’Auberge Le Baluchon… mais ainsi va la vie parfois. Ce n’est pas la première fois que je séjourne dans cette auberge de la Mauricie qui brille par son orientation éco-touristique et j’y reviens toujours avec plaisir. Pas une fois où je n’y ai fait de belles découvertes.
En ce vendredi soir d’automne, j’ai goûté avec délice la cuisine de Sabrina Lemay, nouvelle cheffe du Baluchon. Elle a fait ses armes auprès de Jean-Luc Boulay, chef propriétaire du prestigieux restaurant Saint-Amour à Québec. Le menu en quatre services fait la part belle aux produits du terroir avec de surprenantes variations, du velouté de patates douces au paprika fumé à l’escabèche de truite fumée locale, du cerf rouge, betteraves et topinambours aux pétoncles et lentilles, sans compter avant le dessert, le passage par le trou normand au calvados : obligatoire !
Après une bonne nuit de sommeil dans l’une des chambres rénovées du Baluchon, avec vue sur la forêt et plein de clins d’œil boisés en décoration, surprise au matin : il a neigé. Dans les couleurs de l’automne, ce premier tapis blanc semble encore irréel mais c’est charmant. Par un joli trottoir de bois, on accède au café-bistro pour le petit déjeuner.
La salle à manger est chaleureuse et le petit salon attenant digne des plus cossus clubs de pêche des temps anciens.
Humili-yoga
En route à pied pour le « Chalet au bout du rouleau ». Nous avons rendez-vous pour une heure de yoga. J’en suis tout excitée mais ce sera de courte durée… Après une heure de torture, j’ai mal partout : aux poignets, au dos, aux jambes et surtout à la tête. Bien mauvais pour l’estime de moi-même, cette petite séance qui m’a vu me comparer (très négativement) à mes compagnes qui avaient l’air de beaucoup jouir du temps passé à se contorsionner sur leur tapis, tandis que mes articulations grinçaient et refusaient de m’obéir. Souplesse : zéro pour la fille un peu maso ! Heureusement, le professeur était très gentil et le bruit du ruisseau voisin a compensé pour un salut au soleil qui par chance n’a pas été filmé…
Direction, le Spa
Au spa du Baluchon, j’ai eu droit ensuite à un super-massage, incluant orteils, doigts et vertèbres cervicales. Avec la délicate attention d’un coussin chaud sur les pieds, la nuque, les yeux…
En me rendant plus tard au sauna et aux bains extérieurs, j’ai vraiment pris le temps d’admirer la décoration où le bois est mis à l’honneur en intérieur comme en extérieur. Le bois de grange, les bardeaux, des morceaux de tronc, des tableaux sur les murs avec du bois intégré… c’est joli comme tout.
- Tout un décor pour les bains nordiques du Baluchon!
- Couloir du spa
- Bois de grange et tronc en déco intérieure
- Déco-bois au Baluchon
Promis :
-l’été prochain, je teste le nouveau forfait Le Baluchon-Maïkan Aventures pour faire du kayak de lac en lac sur deux, quatre ou six jours, dans le nord de la Mauricie
-l’automne prochain, je re-teste le vélo de montagne sur le magnifique territoire du Baluchon, tout en collines et petites forêts, vu qu’on y travaille à un tracé amélioré et des pistes plus longues.
Été 2014 – Nouveautés au Québec – 5ème volet
Les régions du Québec se préparent à une nouvelle saison touristique. Voici quelques nouveautés qui ont retenu mon attention
LAURENTIDES
– Des tyroliennes à la pelle à Mont-Tremblant, avec Ziptreck Ecotours Tremblant
– De l’escalade pour tous les goûts, avec Attitude Montagne, à Sainte-Adèle.
CÔTE-NORD
– Le Jardin des Glaciers est en partie réouvert à Baie-Comeau, du moins pour la Station d’exploration glaciaire et son expérience virtuelle-multisensorielle.
– Sur l’île aux Perroquets, on campe désormais.
ILES-DE-LA-MADELEINE
– Excursion au Rocher aux Oiseaux, avec Excursions en mer: un site de plus pour observateurs de la nature.
– Les Ateliers de la Marée basse: comment ramasser coquillages ou bois de grève et créer des objets avec un duo d’artiste-biologiste.
– Folle virée gourmande avec des trios de producteurs-restaurateurs et artistes, du 15 juin au 4 juillet (www.tourismeilesdelamadeleine.com/fr/la-folle-viree-gourmande/festivals-et-evenements)
MAURICIE
– Une safranière à Saint-Élie-de-Caxton: Pur Safran, avec atelier découverte, boutique et halte vélo.
– la fin d’Amos Daragon, la première aventure, spectacle nocturne à la Cité de l’énergie de Shawinigan.
Gourmandises d’Ulysse
J’aime beaucoup la maison d’édition Ulysse, née à Montréal, pour sa créativité en matière de guides de voyages. Son petit dernier invite à voyager dans le Montréal gourmand, titre d’un guide en format de poche signé Philippe Mollé. Sous sa loupe et sa plume aiguisée: 110 restos, 52 épiceries fines et autres bonnes adresses qu’il partage avec nous !
Lors de la soirée de lancement au Birks Café (du chef Jérôme Ferrer), on a appris qu’Ulysse préparait pour le printemps prochain la sortie de trois titres de sa nouvelle collection Escales: sur New York, Chicago et Montréal. Plus des guides de villes sur Toronto, Las Vegas, Los Angeles, Porto et Boston.
Au printemps encore, Ulysse publiera « Le Québec authentique » sur les régions Mauricie et Lanaudière; « Le Saint-Laurent » côté berge et côté îles, réalisé notamment avec la Fondation David Suzuki; un guide original du « Montréal créatif », avec circuits d’art actuel. A venir aussi pour les enfants voyageurs: la seconde édition de Mon premier guide de voyages au Québec.
Dès octobre, les amoureux de l’Europe pourront lire: 50 itinéraires de rêve en Europe, un « beau livre » plutôt qu’un guide, réalisé en partenariat avec Tours Chanteclerc.
Daniel Desjardins, fondateur et président d’Ulysse, soulignait lors du lancement que le monde du tourisme et de l’édition connaissait plusieurs révolutions, dont celle du développement numérique, et que Ulysse les suivait de près. L’éditeur a notamment été l’un des premiers à proposer (en 2009) des éditions numériques de ses guides, y compris avec des ventes par chapitres ! Aujourd’hui, sa collection numérique compte 600 titres… avec une présence notable dans 32 bookstore d’Apple. Au programme pour l’avenir: un vaste chantier en cours via un partenariat avec la Vitrine culturelle de Montréal pour mêler, en application numérique, infos touristiques de « base » et événements culturels du moment.
Arrêt à Trois-Rivières au Poivre noir
C’est mon coup de coeur de l’année en matière de restaurant québécois ! Le Poivre noir, à Trois-Rivières. Il faut passer par-dessus l’arrivée en auto, dans un stationnement public plutôt glauque pour monter à l’étage et entrer dans ce bel établissement au décor contemporain. Vedette: le fleuve Saint-Laurent omniprésent via de grandes baies vitrées et, au coucher du soleil, il est magnifique. On aime l’espace entre les tables qui préservent un maximum d’intimité. Le service stylé est vraiment impeccable et le chef bien allumé ! En-dehors du menu-dégustation à l’aveugle, tout est à la carte. En entrées, huîtres et os à moelle voisinent avec le foie gras, spécialité du chef ! Les crevettes de roches, croustillantes et bien épicées, n’ont d’égal qu’un gravlax de saumon présenté sur ardoise. Aucune fausse note dans les plats, desserts compris. Si les assiettes, savamment présentées, sont aérées, on picore allègrement les différents éléments proposés: bar rayé, boeuf, accompagnements de légumes différents pour chacun. Si l’on en manque, on opte pour le bol de légumes ! Mention spéciale pour le foie gras poelé, réussi à la perfection ! Côté desserts, l’ananas confit avec crème glacée à la noix de coco a fait fureur. A essayer en dessert (la prochaine fois pour moi): le foie gras sucré !
Mauricie – Collection printemps-été mauricienne
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Mauricie: Trois-Rivières danse encore
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