Archives de tags | Arctique

La partie émergée de l’iceberg : des romans groenlandais

Article publié sur LE MONDE DES LIVRES le 30 mars 2016

De véritables curiosités et la réparation d’un oubli. Dans la collection « Jardin de givre » des Presses de l’Université du Québec, distribuées en France, viennent de paraître trois romans groenlandais : Je ferme les yeux pour couvrir l’obscurité (188 p., 16 €), de Kelly Berthelsen, Le Rêve d’un Groenlandais (162 p., 15 €), de Mathias Storch, et Trois cents ans après (172 p., 14 €), d’Augo Lynge. Ces œuvres ont pour points communs d’être signées par des autochtones, contrairement aux écrits des explorateurs européens et des colonisateurs danois, et de mélanger allègrement les genres littéraires : science-fiction, autobiographie, pamphlet politique, roman policier…

Méconnue à l’extérieur de l’île arctique et du Danemark, qui a, pour sa part, multiplié les traductions, la littérature groenlandaise est «la plus mature et la plus vivante» parmi la création circumpolaire inuite, voire la littérature autochtone mondiale, estime l’universitaire canadien Daniel Chartier. La mise en valeur de ce patrimoine résulte d’une coopération que ce professeur de littérature à l’Université du Québec, à Montréal, qui dirige le Laboratoire international d’étude multidisciplinaire comparée des représentations du Nord, a nouée avec l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.

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En savoir plus sur Les inuits, résistants

Mon livre Les inuits, résistants est sorti en France le 12 mars 2015 chez HD, soit les Ateliers Henry Dougier.

Quelques liens à consulter en ligne

J’ai répondu aux questions des gens du Consulat général de France à Montréal. Mes réponses sont disponibles sur leur site web.  Aussi, vous pouvez consulter quelques pages du livre sur différents sites de libraires, notamment en allant sur le site des libraires.fr. Vous pourrez en savoir plus sur le livre, son contenu et ses informations, en cliquant sur l’image du document de présentation ci-dessous.

Les Inuits résistants - livre écrit par Anne Pélouas

La pensée du jour

Quand nous étions enfants, nos parents nous disaient d' »aller jouer dehors voir le jour et rencontrer notre futur ». Quand on rentrait, il fallait expliquer d’où le vent soufflait et, si nous n’avions pas la bonne réponse, on nous renvoyait à l’extérieur.
Zacharias Kunuk, inuit, cinéaste, rencontré à Igloolik au Nunavut

Le Monde : Un cocktail de polluants affecte l’Artique

Article publié sur le monde.fr le 19 décembre 2014

A l’heure où les changements climatiques s’accélèrent, l’Arctique est plus que jamais affecté par la présence de contaminants dans le sol, l’eau ou l’atmosphère. La future présidence américaine du Conseil de l’Arctique (pour 2015-2017) l’a mis sur sa liste de priorités.

Les spécialistes de l’Arctique réunis à Ottawa, au Canada, la semaine dernière pour la conférence Arctic Change 2014 n’ont pas fait montre d’un grand optimisme. La fonte du pergélisol menace de libérer massivement dans l’atmosphère du méthane et du mercure. Dans la mer et les sédiments de l’archipel arctique canadien, mercure et méthylmercure sont à des niveaux toujours plus élevés, selon les chercheurs.

Concentration de mercure et méthylmercure

Kang Wang, de l’université du Manitoba (Canada), a récemment observé dans la mer de Beaufort une concentration importante de mercure et une production inhabituelle de méthylmercure dans le sous-sol. La situation est encore plus grave dans la baie de Baffin, à l’est de l’Arctique canadien.

Charles Gobeil, de l’Institut national de recherche scientifique de Québec, relève que l’accumulation de ces deux contaminants dans le réseau trophique marin est « à un niveau tel qu’elle pose des risques pour plusieurs espèces marines comme pour les Inuits » qui les consomment, selon une étude de sédiments collectés du détroit de Béring à la baie de Baffin. Le mercure s’accumule aussi par bioaccumulation et bioamplification dans le zooplancton, ajoute Jesse Carrie, de l’université du Manitoba, avec des concentrations élevées dans la mer de Beaufort et celle des Tchouktches, côté russe.

Pollution importée et locale

En matière de pollution atmosphérique, les ajouts à la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPs) ne suffisent pas. « Un cocktail complexe » de produits chimiques anciens et nouveaux, incluant les nouveaux composés perfluorés (pour imperméabiliser des tissus) ou les retardateurs de flamme (ajoutés à une grande variété de produits pour les rendre moins inflammables), se retrouve chez les mammifères, oiseaux marins et ours polaires, constate Robert Letcher, du ministère canadien de l’environnement. Lire la Suite…

Conférence de l’Arctique : la fonte du pergélisol

Des villages inuits qu’on songe à déplacer, des routes impraticables, des côtes érodées, du méthane et du carbone libérés dans les airs… Le pergélisol, ce sol autrefois gelé en permanence, n’est plus ce qu’il était. La liste des méfaits découlant de sa dégradation en Arctique s’allonge au rythme du réchauffement climatique, qui touche gravement les régions polaires.

A la conférence internationale Arctic Change 2014, qui vient de réunir à Ottawa (Canada) plus de mille scientifiques, le sujet figurait en tête des thèmes traités lors de séances très courues. « Personne ne soupçonnait, il y a quelques années, que le pergélisol jouerait un tel rôle », résume Hugues Lantuit, directeur des recherches en dynamiques côtières à l’Institut de recherche polaire et marine de Potsdam, en Allemagne. Ni qu’il aurait « des impacts directs si importants sur ceux qui vivent en Arctique, avec des coûts socio-économiques majeurs », ajoute Martin Fortier, président du comité organisateur de la conférence et directeur du réseau canadien des centres d’excellence ArcticNet.

Priorité de recherche

La gravité de la situation est telle qu’on ne peut plus laisser le sujet aux seuls spécialistes du pergélisol, note Warwick Vincent, directeur scientifique du Centre d’études nordiques à Québec et expert en écosystèmes d’eau douce. Objet de deux…

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Un reportage sur la course Ivakkak au Nunavik

En mars 2014, je me suis rendue au Nunavik (Nord du Québec) pour un reportage sur la course de traîneaux à chiens Ivakkak, réservée aux Inuit. Je vous invite à lire le reportage que j’ai publié dans le Huffington Post Québec le 19 mars.

C’était jour de fête mardi dernier à Tasiujaq, petit village inuit du Nord-du-Québec. Pas question de travailler au centre de santé local ou à l’école pour les enfants. Il fallait être en après-midi au bord de la baie aux Feuilles pour assister à l’arrivée de la course de traîneaux à chiens Ivakkak (« quand les chiens sont au meilleur de leur rythme », en inuktitut), laquelle est réservée – contrairement à d’autres – aux mushers inuit.

Fondée il y a treize ans par la société Makivik, principale organisation représentant les Inuit du Nunavik, cette course annuelle d’endurance est d’abord un hommage aux chiens de pure race Husky inuit. Ils avaient quasiment disparu depuis que, dans les années 1950 et1960, les autorités canadiennes ont procédé à de nombreux abattages pour sédentariser les Inuit. L’Husky a conservé sa place unique dans la culture inuit. Intimement lié au mode de vie nomade, ce chien fut le meilleur compagnon et une aide précieuse au transport des Inuit, avant la motoneige… La course célèbre le passé, mais veut surtout inciter les Inuit à préserver cette race de chiens du Nord et être source d’inspiration pour la jeune génération, via la transmission de savoirs traditionnels.

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Dans le Grand Nord, on prend son envol en paraski

Article publié sur le monde.fr le 18 juillet 2014

Au nord du 60e parallèle, dans l’immense baie Wakeham encadrée de montagnes enneigées, des points colorés tournoient au-dessus de la surface gelée. Les voiles de paraski vont et viennent au gré du vent et de ceux qui les dirigent sous un ciel bleu azur, à deux pas du village de Kangiqsujuaq, un ancien poste de traite de la fourrure, dans cette baie du Grand Nord ouverte sur le détroit d’Hudson. Même par – 30 °C, les paraskieurs s’amusent à faire virevolter leurs voiles, à changer de cap, à jouer à saute-mouton sur de petits monticules de neige ou à filer au loin. Mais le paraski est plus qu’une activité sportive et récréative.

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Conférence de l’Année polaire internationale 2012 – Concours photo

Le photographe Bertrand Lemeunier, avec lequel j’ai fait une série de reportages en Arctique canadien l’été passé, a remporté le prix du concours de photos de l’Année polaire internationale « Cold Snap » du Canadian Geographic, dans la catégorie « Sciences et recherche polaires ». La photo gagnante montre un camp scientifique temporaire sur la banquise que nous avons eu la chance de visiter au large de Resolute Bay (Nunavut). Elle sera publiée dans l’un des prochains numéros du Canadian Geographic. Elle était aussi en page couverture du supplément Sciences et Techno du Monde, avec trois de mes articles sur la science en Arctique publiés le 21 avril, à la veille de la Conférence de l’Année polaire internationale 2012 qui a eu lieu à Montréal du 22 au 27 avril.

Photo de Bertrand Lemeunier

Le Monde: dernières parutions sur l’Arctique

Aux abords du camp scientifique de l’Île Bylot, au Nunavut

L’Arctique pourrait s’ouvrir au trafic maritime dès 2015

Publié le 29 Avril 2012

Le mouvement vers une libération des glaces dans l’océan Arctique s’accélère, poussé par le réchauffement climatique. Au point que le Conseil de l’Arctique, qui regroupe les huit pays riverains, estime qu’il sera dès 2015 en eau libre durant une courte période estivale. On entrevoit d’ici à 2020 une explosion du trafic maritime qui pose de sérieux problèmes. L’Arctique sera « de plus en plus intégré dans l’économie globale », a déclaré la Norvégienne Gro Harlem Brundtland, en ouverture de la conférence de l’Année polaire internationale 2012, qui a réuni quelque 2 000 scientifiques du 22 au 27 avril à Montréal (Canada). Lire la suite…

L’accumulation inquiétante du nombre de polluants dans l’Arctique

Publié le 28 Avril 2012

Les recherches menées pour l’Année polaire internationale 2012 pointent la contamination de toute la chaîne alimentaire. S’il est vrai, comme le pense l’ex-première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland, que « les régions polaires demeurent celles du monde sur lesquelles on a le moins de connaissances », les travaux présentés du 22 au 27 avril à Montréal, lors de la Conférence de l’Année polaire internationale 2012, ont permis de mesurer les avancées scientifiques réalisées. C’est particulièrement le cas pour les études concernant la présence en Arctique de métaux – comme le mercure – et de polluants organiques persistants (POP), dont les impacts sur la santé et l’environnement sont très nocifs. Lire la suite…

Le Grand Nord, labo éphémère

Paru dans l’édition du 21.04.12
Au retour des beaux jours, des dizaines de scientifiques convergent vers Resolute Bay, centre névralgique canadien de la recherche arctique. Reportage sur place, à l’occasion de l’ouverture, à Montréal, de la conférence de l’Année polaire internationale.

Resolute Bay Avec les scientifiques du Grand Nord

Publié le 21 Avril 2012

Montréal accueille, du 22 au 27 avril, 2 000 spécialistes de l’Arctique et de l’Antarctique pour la conférence de l’Année polaire internationale 2012. A cette occasion, reportage dans le haut Arctique canadien, où les beaux jours voient, année après année, revenir les migrateurs et les chercheurs.

« Incroyable ! Toute notre recherche arctique tient dans cet entrepôt « , lâche Daniel Fortier, géographe à l’université de Montréal. Spécialiste de l’Arctique, il s’apprête à partir en ce début juillet 2011 avec une équipe québécoise pour l’île Ward Hunt, ultime « rocher » canadien avant le pôle Nord, et termine ses préparatifs à Resolute Bay, sur l’île Cornwallis, sur le 75e parallèle. Lire la suite

Parc Sirmilik : jobs d’été pour jeunes scientifiques

Publié le 21 Avril 2012

Entre eux, ils s’appellent lemmings, limicoles, renards, oies… On dirait des patrouilles scoutes, mais ce sont les équipes de quinze étudiants du Québec (dont un Français) partis travailler, l’été 2011, sur l’île Bylot, en Arctique canadien, à des projets en biologie. Leur terrain de jeu ? Une vallée glaciaire adossée à la cordillère arctique. Impressionnante de beauté sauvage, l’île est, à 700 kilomètres au nord du cercle arctique, un refuge d’oiseaux migrateurs, notamment la grande oie des neiges, et fait partie du parc national Sirmilik (« terre des glaciers » en inuktitut). Lire la suite...

Un labo sur la banquise

Publié le 21 Avril 2012

Les motoneiges serpentent sur la banquise en tirant des qamutik (traîneaux inuits traditionnels), très résistants aux chocs. En vêtements de survie, les huit chercheurs et étudiants associés au projet Arctic ICE (Arctic marine ice-associated ecosystem in a changing environment) rejoignent leur « camp de glace », à trois kilomètres de la côte. En cet été 2011, ils viennent d’y passer neuf semaines à recueillir des données, rentrant une fois par semaine à la base de Resolute Bay pour analyser leurs échantillons. Au loin, l’eau est déjà libre, et la mission de treize semaines, de mai à juillet, sera raccourcie de deux. L’équipe ne dort déjà plus sur place par sécurité. Plus de tente-dortoir ni de cuisine. Lire la suite…

Conférence de l’Année polaire internationale 2012

Elle avait lieu à Montréal la semaine dernière, avec 2000 scientifiques experts des régions polaires.

Quelques nouvelles glanées et passées quasiment inaperçues:

– Seulement 6% de l’océan Arctique serait actuellement réglementé selon des normes internationales, selon Lawson Brigham, de l’Université de l’Alaska. Or, cette zone immense sera bientôt libre de glace une petite partie de l’été, suscitant d’immenses convoitises pour l’exploitation de pétrole et de gaz, de ressources minières, comme pour les activités de transport entre Asie et Europe et les croisières de luxe ! Avec les risques énormes associés au transport maritime en zone si dangereuse !

– la Norvégienne Gros Harlem Brundtland a rappelé que les zones polaires contenaient 90 % des glaces du monde. Leur fonte va entraîner une hausse de l’ordre d’un mètre du niveau de la mer vers la fin de ce siècle.

– Huigen Yang, directeur de l’Institut chinois de la recherche polaire, a bien insisté sur l’intérêt de pays non limitrophes de l’Arctique ou de l’Antarctique, comme la Chine, pour ces zones en plein développement économique ou stratégique ! La hausse du niveau de mer, consécutive à la fonte des glaces aux pôles, aura des effets jusqu’en Chine, avec perte de terres sur plusieurs centaines de km2, a-t-il expliqué. Plus riches, les Chinois s’intéressent aussi au tourisme polaire. Signe des temps: le gouvernement chinois soutient fortement la recherche polaire: avec un brise-glace en construction, l’ouverture de stations scientifiques et d’une observatoire astronomique. A Shanghai, la recherche polaire aura d’ici dix ans un véritable quartier général…

– Jean Jumeau, ambassadeur des Seychelles aux Nations-Unies et aux États-Unis, a rappelé pour sa part l’inquiétude grandissante des petits pays insulaires, pourtant loin des zones polaires, face à la hausse du niveau de la mer: « quand les pôles fondent, nous, nous nous noyons ». Même le climat change et la saison sèche est avancée: aux Seychelles, on a du cette année imposer des restrictions sur l’utilisation de l’eau cinq mois plus tôt, en février plutôt qu’en juillet !