De véritables curiosités et la réparation d’un oubli. Dans la collection « Jardin de givre » des Presses de l’Université du Québec, distribuées en France, viennent de paraître trois romans groenlandais : Je ferme les yeux pour couvrir l’obscurité (188 p., 16 €), de Kelly Berthelsen, Le Rêve d’un Groenlandais (162 p., 15 €), de Mathias Storch, et Trois cents ans après (172 p., 14 €), d’Augo Lynge. Ces œuvres ont pour points communs d’être signées par des autochtones, contrairement aux écrits des explorateurs européens et des colonisateurs danois, et de mélanger allègrement les genres littéraires : science-fiction, autobiographie, pamphlet politique, roman policier…
Méconnue à l’extérieur de l’île arctique et du Danemark, qui a, pour sa part, multiplié les traductions, la littérature groenlandaise est «la plus mature et la plus vivante» parmi la création circumpolaire inuite, voire la littérature autochtone mondiale, estime l’universitaire canadien Daniel Chartier. La mise en valeur de ce patrimoine résulte d’une coopération que ce professeur de littérature à l’Université du Québec, à Montréal, qui dirige le Laboratoire international d’étude multidisciplinaire comparée des représentations du Nord, a nouée avec l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.