« Il me ressemble beaucoup », lâche Maxime Fiset en parlant d’Alexandre Bissonnette, l’auteur de l’attentat qui a fait six morts et huit blessés à la grande mosquée de Québec, le 29 janvier. Ancien skinhead et néonazi, fondateur en 2005 de la Fédération des Québécois de souche, groupe d’extrême droite, Maxime s’est « reconverti » en devenant consultant au Centre québécois de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) : « Comme lui, j’ai été victime d’intimidations, j’avais des opinions d’extrême droite marquées, un fort intérêt pour les armes et j’ai failli commettre un attentat. » Sauf que Maxime n’est pas passé à l’acte. Pour lui, Alexandre Bissonnette est le « troll » de la série télévisée américaine South Park, qui « trouve un exutoire à sa colère en polémiquant sur Internet, où l’aliénation devient le moteur de la radicalisation ».
Certains de ceux qui ont vu la page Facebook d’Alexandre Bissonnette avant qu’elle ne disparaisse des écrans au lendemain de la fusillade ont publié des photos du jeune homme de 27 ans aux yeux bleus, d’apparence frêle. Au fil des témoignages se dessine le portrait contrasté d’un individu plutôt bien éduqué, issu d’une famille sans histoire, sans casier judiciaire, étudiant en sciences politiques et employé d’Héma-Québec, gestionnaire de dons de sang. Mais aussi celui d’un introverti notoire aux idées ultraconservatrices.