La pensée du jour
Quand nous étions enfants, nos parents nous disaient d' »aller jouer dehors voir le jour et rencontrer notre futur ». Quand on rentrait, il fallait expliquer d’où le vent soufflait et, si nous n’avions pas la bonne réponse, on nous renvoyait à l’extérieur.
Zacharias Kunuk, inuit, cinéaste, rencontré à Igloolik au Nunavut
Au Québec, Xavier Dolan est chéri des critiques mais boudé par le public
Si Capitaine America : Le soldat de l’hiver bat des records au box-office québécois, Tom à la ferme, dernier opus de Xavier Dolan, séduit moins… À peine sorti au Québec, avant la France, le thriller du jeune réalisateur, auréolé du Prix de la critique internationale à la Mostra de Venise, est, certes, en tête des films québécois mais n’occupe que le neuvième rang au palmarès général.
L’enfant du pays y est habitué. Ses trois films précédents (J’ai tué ma mère,Les Amours imaginaires et Laurence Anyways) n’ont pas attiré les foules au cinéma. Il s’en dit déçu. « J’aimerais maintenant faire des films que les gens vont voir », plaisante-t-il.
PAS DE CONCESSION À LA FACILITÉ
Tom à la ferme ne renversera pas la tendance. Cette adaptation d’une pièce de l’auteur québécois Michel Marc Bouchard confirme le talent de Dolan pour explorer les méandres de l’amour mais aussi de la violence et de l’intolérance. Pas de concession à la facilité, dût-il en souffrir, un brin boudé par « son » public, même s’il fut, en 2013, l’une des dix personnalités du monde culturel international les plus médiatisées au Québec.
A 25 ans, il mène sa barque contre vents et marées, fort d’un succès critique incontestable et de l’attention des cinéphiles canadiens qui le suivent pas à pas depuis six ans.
De tous les honneurs reçus depuis Cannes en 2009 pour J’ai tué ma mère, le Prix collégial du cinéma québécois, accordé en 2013 à Laurence Anyways, revêtait pour lui une importance particulière : celle d’être plébiscité par de jeunes étudiants, « le public de demain, notre espoir, des jeunes avec une passion pour la culture et le cinéma qui ne s’est pas encore émoussée avec l’âge ».
Après la Mostra, Tom à la ferme a tourné dans les festivals canadiens, en « présentation spéciale » à Toronto et à Vancouver (où l’actrice Lise Roy a reçu le Prix de la critique pour le meilleur second rôle féminin dans un film canadien), en compétition au Festival du nouveau cinéma de Montréal…
Saint-Tropez hors saison

J’en rêve depuis que j’ai visité ce village des bords de la Méditerranée qui attire tant de vedettes. En octobre, pour la course de voiliers « Les Voiles de Saint-Tropez », le petit port de pêche était encore très animé mais juste après il parait que presque tout ferme, des belles boutiques comme celle de Dior aux restos du bord de mer. C’est la saison que je préfère, quand la torpeur envahit les lieux de villégiature huppés. Les cafés et boutiques qui restent ouverts accueillent des locaux et étrangers qui peuvent plus facilement converser et les balades extérieures ont un petit goût de défendu…
Reste qu’assister avec la foule aux Voiles de Saint-Tropez fut un privilège, avec sortie en bateau (à moteur) en prime dans la baie, histoire d’aller voir de plus près quelques-uns des concurrents qui faisaient voile de tous bords !
A Saint-Tropez, j’ai goûté la fameuse « tarte tropézienne », que l’on dit bourrée d’une crème anglaise ferme. Elle a acquis sa célébrité en 1955 grâce au film « Et Dieu créa la femme », l’équipe de tournage s’étant entichée de cette douceur…
La vue du haut de la colline de la Citadelle sur le village comme sur la baie vaut le détour, comme la visite du Musée de l’Annonciade. En attendant l’ouverture pour l’été 2015 d’un Musée de la gendarmerie, en hommage au film fétiche « Le gendarme de Saint-Tropez »…
Anglicisme à la française
Lu dans un magazine français un article sur la nouvelle vague des « biopics ». Un nouveau mot français ? Après Mesrine, Margaret Tatcher, Gainsbourg, voici venir Cloclo (pour Claude François) et Marylin (Monroe)… Après un long premier paragraphe, on apprend dans le second que les nouveaux « biopics » à la mode sont des films biographiques mais pourquoi utiliser par exemple l’appellation « bio-film » quand on peut faire anglo avec « biopic » (pour biographical picture) ??
Dans le parc du mont Riding (Manitoba) – suite
Rencontre passionnante au cours d’une initiation au geocaching dans la région de Clear Lake : le GPS pointe sur la Cabane de la baie Deep. En
retrait du lac, dans une clairière, le chalet en bois rond est lieu historique du parc. Mais son principal intérêt est d’y rencontrer un artiste en résidence. Le parc développe ce programme depuis 2006 avec le Conseil des arts du Manitoba. Kevin Lee Burton nous attend près d’une « chaise Adirondack ». Un livre est posé sur l’accoudoir. « Je suis allé lire sur la plage, comme je le fais chaque jour », nous dira-t-il en nous
racontant l’une des journées-type qu’il passe ici. Cet autochtone de 32 ans est cinéaste à Winnipeg. Il a « gagné » le droit de venir en retraite
à cette cabane pour quatre semaines, deux en mai, deux en septembre. C’est un »beau cadeau fait aux artistes, un lieu d’inspiration qui m’est
essentiel », confie-t-il. Il y poursuit l’écriture d’un scénario de film, son quatrième long métrage (documentaires comme fictions), « loin des
activités trépidantes de la ville. Il faut d’abord, confie-t-il, s’habituer au silence, écouter les sons de la forêt et du vent, apprivoiser la solitude, sans connection internet, Facebook et autres outils de communications au profit d’une re-connection avec la nature. L’homme est charmant, touchant. Il parle de son peuple cri, de la Nation God’Lake Narrow, de son souci comme cinéaste de la préservation des langues autochtones… On le quitte à regret, se promettant de voir un de ses films un jour !
Manicouagan: À Baie-Comeau, fais ton cinéma!
Publié le 11 janvier 2007
Les motoneigistes connaissent assurément Manicouagan, porte d’entrée de la Côte-Nord sauvage. Et les autres? En ces temps maudits de changements climatiques, ceux qui aiment s’adonner aux plaisirs de l’hiver devraient sérieusement songer à filer vers Tadoussac et Baie-Comeau, qui est aussi « capitale » du film en janvier. (lire la suite)
Le Tout-Hollywood à Toronto
Publié le 12 Septembre 2010
Terre de tournages américains, la cité canadienne ouvre son 35e Festival international de cinéma. D epuis jeudi 9 septembre, le Tout-Hollywood s’est transporté dans l’Ontario, à l’occasion du 35e Festival international de cinéma de Toronto. Cette année, on pourra y croiser Clint Eastwood, Robert De Niro, Matt Damon, Nicole Kidman ou Robert Redford. Bon nombre d’entre eux connaissent la capitale économique du Canada pour y avoir déjà tourné. Car, au fil des ans, Toronto a gagné le sobriquet d’« Hollywood du Nord ». Quelques jours avant l’ouverture, sur la terrasse du quatorzième étage de l’Hôtel Fairmont Royal York, le chef David Garcelon présente son jardin et ses abeilles. (lire la suite)