En Toscane chez une viticultrice québécoise – 3 – Tourisme oenologique
Les vacanciers qui louent chambre ou appartement au Miccine aiment bien vivre au rythme du vignoble. Au temps des vendanges – généralement dans la première quinzaine d’octobre – Paula Cook leur fait toujours faire un tour guidé du domaine, en leur expliquant les ressorts de son travail en viticulture intégrée et bio. Ils peuvent mettre la main à la pâte en participant aux vendanges, voir les gens travailler au chais…
Le printemps est aussi une excellente saison pour visiter la Toscane. « En mai et juin, explique Paula, il faut faire le choix des bourgeons à conserver sur les ceps de vignes et c’est le temps de l’embouteillage du vin, de l’étiquetage, de la préparation des commandes. Les gens adorent participer ! »
Évidemment, les dégustations sont aussi à l’honneur au Miccine. Pour cinq euros, on peut goûter à toute la gamme des cinq vins de la propriété… remboursable à l’achat d’une bouteille.
Le studio se loue 90 euros pour deux et les deux appartements pour quatre personnes entre 1500 et 1800 euros la semaine. On peut aussi louer les services d’un chef local pour un repas ou un cours de cuisine italienne !
En Toscane chez une viticultrice québécoise
Quand il fait froid sur Montréal, quoi de mieux que de songer à la douce Toscane où j’ai fait un saut de puce en octobre dernier !
De Florence, je n’ai rien vu que sa gare ferroviaire, entre deux trains empruntés grâce à un laisser-passer de Rail Europe. De la Toscane, j’ai vu des paysages magnifiques en train avant de débarquer à la petite gare de Firenze, au sud de Florence. Paula Cook m’y attendait pour me ramener chez elle, près du village de Gaiole. Petites routes sinueuses dans la campagne; coteaux et collines verdoyantes avec des vignes partout… Le Miccine est son domaine: une jolie villa de pierre au bout d’une allée de cyprès, accrochée au flanc d’une colline et tout autour sur les pentes des rangs de vignes à perte de vue sur sept hectares, en plein cœur de la région du Chianti Classico. La maison abrite des chambres d’hôtes tout confort avec le chais à l’arrière. C’est le temps des vendanges et je ne manquerai pas de mettre la main à la pâte entre deux interviews ou séances de photos, me rappelant tous ces automnes du bordelais où, durant mes études universitaires, je passais au moins deux semaines à travailler aux vendanges.
Paula Cook, 29 ans, en est à sa quatrième année au Miccine, ancienne ferme tricentenaire ayant viré en vignoble de Chianti dans les années 1960. Après des études en agriculture à l’université McGill à Montréal, elle songe à se spécialiser en plantes médicinales mais son goût pour le vin, développé en famille, prendra vite le dessus. Née de père écossais et de mère italienne, elle passe tous ses étés chez des parents en Toscane. Après une maîtrise en viticulture et œnologie en Europe, elle travaille un peu en France avant que mûrisse l’idée d' »être vigneronne ». Elle se tourne naturellement vers l’Italie et le chianti classico toscan. Ses parents investissent dans le domaine où elle s’emploie à parfaire des « vins de terroir avec cépages italiens, une petite production bio de vins doux et élégants ». L’assemblage, « question de palais et de nez », est un art qu’elle maîtrise et adore !
Le marché peut bien être saturé en Italie, elle-même vend sa production à 95% à l’exportation, en Suisse, Allemagne, en Chine et évidemment un peu au Québec. Les Québécois de passage, au gîte ou à la boutique, sont bienvenus « pour vivre le rêve avec nous » au moment des vendanges comme pour la mise en bouteilles ou l’étiquetage.
Paula Cook est une vraie artisane qui pratique la vendange à la main « pour éviter l’oxydation par écrasement du raisin qui donne plus de sulfites au vin ». L’herbe court entre les rangs pour prévenir l’érosion sur les pentes et maintenir la concurrence avec les vignes. Moins vigoureuses, explique-t-elle, celles-ci donnent des grappes de raisin plus petites, donnant un jus plus concentré et une meilleure qualité. Les ceps ont aussi moins de feuilles gardant du coup moins d’humidité, ce qui permet de mieux contrôler les maladies.
La conversion en bio du vignoble nécessitant quatre années, il devrait avoir sa certification cette année. Paula apporte un soin particulier aux grappes, scrutées à la loupe par elle et ses vendangeurs, en enlevant les grains pourris à la main. La région est bonne pour la production du chianti, ajoute-elle, en grande partie à cause du phénomène d’excursion thermique – forte différence de température entre jour et nuit – qui favorise la production des arômes.
La route des vins de Provence
Les rangs de vignes s’étirent sur les coteaux du Var… Premier arrêt à la Maison des vins de Côtes de Provence, aux Arcs-sur-Argens. Le Var a trois appellations principales de vins de Provence (rouge, blanc et rosé) : Côtes de Provence, Coteaux d’Aix-en-Provence et Coteaux varois en Provence. La première compte à elle seule 800 références de vins, dont le fameux rosé dont le Var est le premier producteur au monde… Même en hiver, sur une terrasse réchauffée par le soleil provençal, on ne résiste pas au plaisir de boire un rosé à l’heure du lunch.
A la Maison des vins de Côtes de Provence, un atelier d’œnologie s’impose. Il y sera fortement question de différences de terroirs et de cépages propres à la Provence. En cours de route, on déguste six vins (blancs, rosés et rouges) en trois étapes chacun, passant de l’examen visuel à l’olfactif, puis au gustatif. Ce dernier permet d’apprécier le degré de sucre, d’acidité et d’amertume, ainsi que la persistance aromatique du vin en bouche. Si les blancs de Provence, aux belles couleurs or pâle, sont peu connus, ils sont pourtant bien équilibrés. Même chose pour les rouges qui offrent une belle variété de grands crus charpentés et de vins légers aux parfums de petits fruits rouges ou de fleurs !
Le rosé à couleur saumonée règne malgré tout en maître. Premier vin de l’histoire, il est né et a grandi en Provence, prenant au fil du temps et des terroirs des notes affirmées de fruits frais ou exotiques, de fleurs ou d’épices. La dégustatrice nous apprendra que le jus du raisin noir servant à l’élaboration du rosé est incolore. Seule la peau contient des pigments colorés qui sont libérés dans le jus pendant la macération.
Vous repartirez peut-être avec un « nuancier de rosés de Provence », en six couleurs aux noms de melon, pêche, mandarine, groseille, pomelo et mangue, pour poursuivre les dégustations averties à la maison !
http://www.vinsdeprovence.com; http://www.routedesvinsdeprovence.com
Une Québécoise en Toscane
Il y a quelques semaines, j’ai fait la rencontre de Paula Papini Cook, 27 ans, viticultrice née en Montérégie, au Québec, et propriétaire d’un vignoble sur les hauteurs de la Toscane (entre Florence et Sienne !
Diplômée en agriculture de la réputée Université McGill, à Montréal, elle a étudié viticulture et œnologie à Angers, en France, puis en Italie, avant de chercher un nouveau port d’attache pour pratiquer le métier qu’elle aime. Et c’est en Toscane qu’elle a atterri.
Le Miccine compte sept hectares de vignes entre Radda in Chianti et Gaiole in Quianti, en plus d’une superbe villa rénovée et transformée en maison d’hôtes de style… toscan. Elle peut accueillir entre 8 et 10 personnes en quatre studios qui dominent le vignoble. Avec grande piscine et un chef qu’on peut faire venir à la demande pour mitonner de bons petits plats italiens. Pour quatre personnes, les prix varient de 1200 à 1800 euros la semaine selon la période.
L’idéal est sans doute d’aller y vivre l’expérience des vendanges fin septembre ou début octobre, un grand moment de convivialité et d’agapes comme je l’ai maintes fois expérimenté dans ma jeunesse à Bordeaux ! Reste qu’en tout temps, chez Mme Cook, les clients peuvent suivre les travaux quotidiens dans les vignes, comme au chai ou à la salle de dégustation.
La vigneronne a choisi de produire moins plutôt que plus, soit à peine 30.000 bouteilles par an. Ses cinq vins (quatre rouges et un blanc) sont de purs produits sans pesticide ni engrais chimique… en attente d’une certification bio pour les prochaines années.
On trouve notamment à la SAQ québécoise Le Miccine, Chianti Classico, 100% Sangiovese, 2009, au prix de 23,60 $. Élégant et moyennement acide, on lui reconnait un bouquet complexe de fruits murs.
http://www.lemiccine.com
Record historique ( à la baisse) des vendanges en France
Vitisphère rapporte, dans sa E-lettre du 8 octobre, que la France devrait produire à peine un peu plus de 40,6 millions d’hectolitres de vins en 2012, au vu des prévisions de récolte de raisins, soit une baisse de 20% par rapport à 2011. Raison avancée : une baisse tendancielle des surfaces de vignes en production et la météo sèche du mois de septembre.
Toutes les catégories de vins produits sont touchées par la diminution de production, qui atteindrait 15 % pour les vins d’appellation, 19 % pour celle des vins d’Indications Géographiques Protégés, 22 % pour les vins destinés aux eaux-de-vie et 42 % pour les Vins Sans Indications Géographiques, lesquels avaient il est vrai connu une production très forte en 2011. Si les prévisions se confirment, la France se maintiendrait d’extrême justesse à la première place des pays producteurs de vins dans le monde…