Conférence de l’Année polaire internationale 2012
Elle avait lieu à Montréal la semaine dernière, avec 2000 scientifiques experts des régions polaires.
Quelques nouvelles glanées et passées quasiment inaperçues:
– Seulement 6% de l’océan Arctique serait actuellement réglementé selon des normes internationales, selon Lawson Brigham, de l’Université de l’Alaska. Or, cette zone immense sera bientôt libre de glace une petite partie de l’été, suscitant d’immenses convoitises pour l’exploitation de pétrole et de gaz, de ressources minières, comme pour les activités de transport entre Asie et Europe et les croisières de luxe ! Avec les risques énormes associés au transport maritime en zone si dangereuse !
– la Norvégienne Gros Harlem Brundtland a rappelé que les zones polaires contenaient 90 % des glaces du monde. Leur fonte va entraîner une hausse de l’ordre d’un mètre du niveau de la mer vers la fin de ce siècle.
– Huigen Yang, directeur de l’Institut chinois de la recherche polaire, a bien insisté sur l’intérêt de pays non limitrophes de l’Arctique ou de l’Antarctique, comme la Chine, pour ces zones en plein développement économique ou stratégique ! La hausse du niveau de mer, consécutive à la fonte des glaces aux pôles, aura des effets jusqu’en Chine, avec perte de terres sur plusieurs centaines de km2, a-t-il expliqué. Plus riches, les Chinois s’intéressent aussi au tourisme polaire. Signe des temps: le gouvernement chinois soutient fortement la recherche polaire: avec un brise-glace en construction, l’ouverture de stations scientifiques et d’une observatoire astronomique. A Shanghai, la recherche polaire aura d’ici dix ans un véritable quartier général…
– Jean Jumeau, ambassadeur des Seychelles aux Nations-Unies et aux États-Unis, a rappelé pour sa part l’inquiétude grandissante des petits pays insulaires, pourtant loin des zones polaires, face à la hausse du niveau de la mer: « quand les pôles fondent, nous, nous nous noyons ». Même le climat change et la saison sèche est avancée: aux Seychelles, on a du cette année imposer des restrictions sur l’utilisation de l’eau cinq mois plus tôt, en février plutôt qu’en juillet !