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Les appellations réservées, uniques au Québec

Outil inspiré d’Europe, la Loi sur les appellations réservées et les termes valorisants est unique au Québec et même en Amérique du Nord. Elle encadre la dénomination de produits à valeur ajoutée. Pour l’instant, seuls les produits biologiques et l’agneau de Charlevoix sont ainsi protégés. Quelque 1350 entreprises québécoises commercialisent de tels produits.

Le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) assure la surveillance des appellations (principalement le bio), par inspections (450 en 2013) mais aussi par « participations citoyennes », autant dire dénonciations… L’organisme a des « dents », puisqu’il peut faire rappeler des produits, voire procéder à des saisies.

Pour l’avenir des appellations, « le défi est de voir les acteurs d’un secteur se concerter », disait fin avril la PDG du conseil, Anne-Marie Granger Godbout.

Plusieurs produits sont visés, comme le sirop d’érable, le cidre de glace, les produits sans OGM, le homard, le boeuf différencié, le bleuet sauvage mais aussi le vin de glace, le mais sucré de Neuville, la volaille Chantecler, les fromages fermiers du Québec et le fromage de vache canadienne, les poissons fumés traditionnellement, les bières de micro-brasseries.

Les projets d’appellations les plus avancés ou les plus prometteurs, selon Mme Granger Godbout, seraient les cidres et de vins de glace. Leurs producteurs ont en effet fait beaucoup de travail pour aller de l’avant, ensemble, en vue d’obtenir cette appellation. Bientôt !

http://www.cartv.gouv.qc.ca ; http://www.caeq.ca

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Une fromagerie modèle

Hamel-2La Fromagerie Hamel est une vraie entreprise familiale ayant pignon sur rue au Marché Jean-Talon et à celui d’Atwater mais qui a quatre autres boutiques dans Montréal. Ian Picard, maître-fromager-affineur présentait la semaine dernière aux journalistes le nouvel agencement de la fromagerie du marché Jean-Talon, avec un espace plus convivial pour « magasiner » du fromage et d’autres produits fins.

En façade, une nouvelle cave à fromages vitrée de trois côtés laisse voir les fleurons de la maison !  « C’est vraiment un écrin pour les bijoux que sont les fromages », expliquait un Ian Picard enthousiaste. Au centre de la cave de garde trônait une demie-meule d’un fromage d’exception que nous avons eu la chance de goûter: le Pionnier. Le fromage de lait cru de vache et brebis, à pâte ferme pressée cuite et à croûte lavée, était vraiment délicieux ! Sauf que Le Pionnier est produit en quantité limitée, ce qui fait que même la fromagerie Hamel ne peut l’offrir que quelques fois par an. Il est le fruit du travail commun de la Fromagerie Nouvelle France, à Racine, et de la Fromagerie du Presbytère, à Sainte-Élizabeth-de-Warwick.photo

Dans la gamme Le Pic (surnom des Picard), d’excellents fromages ont été sélectionnés au Québec comme en Europe par Ian Picard qui assure ensuite leur vieillissement. J’ai bien aimé le Comté Le Pic, au lait cru de vache, et le Veinard, au chèvre, mais le Pic Amour Le Pic en mettait décidément trop en lait et crème de vache, avec croûte épaisse de bleuets et canneberges macérés dans le Sortilège au whisky et sirop d’érable. Par contre, le Saint-Félicien Le Pic moulé à la louche et le Maroilles affiné à la bière emportaient immédiatement mon adhésion.

Vive les fromages !

http://www.fromageriehamel.com

Lumières sur la ville

Le Festival Montréal en lumière annonçait cette semaine sa programmation gastronomique, pour sa quinzième édition, du 20 février au 2 mars.

Voici en vrac ce qui m’a le plus et le moins épatée !

Lumière sur Montréal: le 18 février, en pré-ouverture, une soirée gastronomique (avec 25 chefs montréalais) et culturelle (avec Pierre Lapointe, Jorane et Michel Rivard notamment)…dans ce lieu magique qu’est la SAT (Société des arts technologiques), le tout au profit de Centraide qui distribue ses dons à divers organismes sans but lucratif de Montréal.

– San Francisco, ville à l’honneur: avec notamment la venue d’Emmanuelle Leftick, du Benu Restaurant, à La Fabrique. C’est l’une des étoiles montantes parmi les chefs d’Amérique et sa carte de visite compte le Torontois Susur Lee, resto que j’ai adoré en son temps !

Un coup de chapeau à Haiti, avec entre autres  un gros repas convivial orchestré par Stephan Berrouet Durand, du Plaza Hôtel de Port-au-Prince.

La série des Amitiés gourmandes, sponsorisée par Air France

Les Laurentides en ville: une série de rencontres de chefs montréalais et laurentiens.

un cours de cuisine pour enfants: chez Appolo Concept, deux dimanches après-midis

La Fête des fromages d’ici... avant l’envahissement attendu des fromages européens sur fond d’accord de libre-échange.

Le dîner des anciens combattants (des anciens du Toqué!), en formule brunch au Toqué !

un menu tout truffes à la Brasserie T.

Les ateliers du Marché Jean-Talon, avec producteurs et chefs des Laurentides, animés par Jean-Paul Grappe.

Les balades culinaires dans Montréal: centre-ville, Vieux-Montréal, Petite Italie ou quartier des spectacles.

Au Pullman, le retour pour un soir de Paryse Taillefer, de la regrettée La Paryse.

LE MOINS

– le côté racoleur vedettes: ou comment se servir de vedettes pour attirer le client dans les restos qui les reçoivent pour un ou deux soirs? De Grégory Charles à France Castel, en passant par Alexandre Despatie ou Boucar Diouf… On aime ou on n’aime pas !

Au Baron rouge

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C’est la nouvelle responsable presse de l’organisme Atout France à Montréal, Marie-Andrée Boucher, qui m’avait donné cette « bonne adresse » de bar à vins – Le Baron rouge – à Paris dont l’un des proprios, Daniel Gaulliard, aurait un lien familial avec celui du Quai des Brumes montréalais… Me voilà en route en Vélib’ de la place de l’Étoile à La Bastille, en passant par les quais de la Seine. En vingt minutes !

Je cherche un peu le marché d’Alligre, que j’ai beaucoup fréquenté quand j’habitais à Paris il y a près de trente ans… Le marché est toujours aussi populaire même un samedi matin et les vendeurs haranguent la foule pour venter les mérites de leurs belles fraises, belles tomates, beaux radis, belles fleurs…

Tout près du marché, je découvre Le Baron rouge, un troquet à l’ancienne qui vend encore du vin à la tire… directement de barriques. Il se spécialise dans le vin de Touraine. Sur l’heure de midi, les habitués se pressent au bar, debout, pour l’apéro, tandis qu’un groupe d’Allemands entoure une grosse barrique servant de table. On déguste des vins au verre et, pour accompagnement, l’assiette de charcuteries ou celle de fromages variés est très populaire. J’hésite moi-même entre l’assiette mixte copa, tomme ou Pyrénées pour 10 euros mais opte finalement pour un verre de rosé à deux euros et une belle assiette santé de rillettes de la mer (morue aux algues) avec pain grillé, pour 8 euros. Délicieuse ! En saison, on peut aussi déguster des huîtres d’Arcachon avec un bon petit blanc. La halte est salutaire, tant pour le corps que l’esprit !

Avant de repartir sur mon Vélib’, je m’amuse à regarder un Asiatique qui s’est assis à une table du bar. Il est bizarrement habillé d’un KWay, haut et bas. Sur la table, un verre de rosé, et devant lui une toile posée sur un drôle de chevalet: le manche télescopique d’une petite valise à roulettes. Il y dessine l’intérieur du bar à vin…

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Nourritures terrestres

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Du « ventre » de Paris (le quartier des Halles), le marché de gros de la capitale française a migré en 1969 en banlieue sud où il s’étale sur des kilomètres carrés de rues et de pavillons aux allures d’entrepôts. J’y suis allée vendredi dernier en visite guidée pour un article à paraître dans le quotidien Le Soleil de Québec.
Il faisait nuit noire sur Paris l’endormie en ce petit matin frais. Tandis que le bus démarrait à 4h45, certains étaient déjà en plein travail à Rungis. Leur tâche: alimenter toute la grande région parisienne et même au delà en produits frais et de plus en plus transformés: poissons, fruits de mer, viandes, fromages, fleurs.
À 5 heures, le marché est en pleine effervescence extérieure: un ballet de camions et camionnettes de livraison se remplissent aux portes des différents pavillons pour prendre le chemin de détaillants et restaurants. Le pavillon de la marée compte 28000 m² ! Les poissonniers, à l’oeuvre depuis 20 h, y ont presque terminé leur travail. Les boîtes de styromousse s’alignent encore par ci par là, laissant voir de beaux bars frais, de grosses crevettes de Madagascar, des coquilles Saint-Jacques, des langoustines. On y célèbre aussi l’arrivée des homards…
Au pavillon de la volaille, le poulet de Bresse voisine avec le foie gras en boîte, comme juste à côté, au pavillon de la viande, les bœufs entiers pendent sur des crochets près de délicates pièces de bison. Pas un endroit pour végétariens… En déambulant dans l’allée centrale bordée par les emplacements de grandes maisons de gros, on y apprend à repérer les patrons, arborant un chapeau, et les vendeurs à casquettes. En arrière, des bouchers découpent toute la nuit la viande commandée par les clients.
Arrêt suivant: au pavillon de la triperie où un alignement de têtes de veau nous salue tandis que des langues de bœuf nous tirent la langue !

Il est temps de filer au Pavillon des fruits et légumes, qui fait la part belle aux maraîchers de la région parisienne, proposant de belles salades et fines herbes. Plus loin, on vend du blé d’Inde prêt à cuire, des asperges vertes espagnoles, de grosses blanches de la Loire et de fines asperges sauvages.
Côté fruits, le marché est tout rouge ce matin, avec ses cageots de fraises à perte de vue.
Après le pavillon des produits laitiers, où d’impressionnantes meules de fromages sont empilées partout, on finit par le pavillon des fleurs, expression de la déprime  française… Il y a 40 ans, se souvient notre guide, il y avait ici 100 rosiéristes français; il n’y en à plus que 4… La mondialisation aidant, les Hollandais ont envahi le marché international des fleurs et le pavillon s’essouffle même s’il compte encore quelque 22000 m² de fleurs, avec dominance en ce moment des pivoines, des roses et des lilas.
Je m’amuse à voir passer des acheteurs à vélo dans les pavillons, histoire d’arriver plus vite à destination, mais il est huit heures, plus que temps pour nous de filer au restaurant L’Etoile, l’un des 17 restos de cette ville dans la ville. Comme les travailleurs (12.000 en tout), notre groupe termine sa visite par un déjeuner consistant: café, assiette de jambons blanc et fumė, assiette de fromages, baguette fraîche et croissant itou. Nous voilà d’attaque pour entamer une vraie journée de touriste parisien…

www.visiterungis.com

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Mimolette et autres considérations fromagères

En voyage à Paris, le fromage fait partie de mon quotidien gustatif, olfactif
et visuel. J’ai notamment visité le marché de Rungis, où je me suis émerveillée face à des empilages de grosses meules de comtės, d’immenses galettes de bries de Meaux et d’impressionnants quartiers
de gruyère….
Au Baron rouge, un charmant bar à vin près du marché d’Alligre, dans le 11ème arrondissement, l’assiette de fromages est quasi obligatoire pour accompagner un ballon de rouge… Comme il est de mise permanente en fin de souper à la française, entre plat principal et dessert… ou comme moi, dès le petit déjeuner !

En profitant de ces délices du terroir laitier français (reblochon de Savoie,
bleu d’Auvergne ou …), je m’amuse au souvenir de ce petit article paru le mois dernier dans M, le magazine du Monde. On y parlait de cette vieille mimolette française dont 500 kilos étaient bloqués au New Jersey par la Food and Drug Administration depuis plus d’un mois pour cause de mites à fromage, des acariens risquant de provoquer des allergies. Cette variété d’acariens existe bel bien, étant justement cultivée à même la croûte des meules de mimolettes pour l’affinage. On indiquait que les fromagers new-yorkais étaient déjà en rupture de stock de mimolette et que 2000 adeptes s’étaient regroupés sur une page Facebook « Save
the mimolette »…

Sur la route: de Nice à Ventimille

Quoi de plus simple que de passer de la Riviera française à l’italienne quand on séjourne un peu dans la région de Nice. Même sans voiture, on peut s’y rendre en train. Ventimille est la première petite ville après la frontière et nombreux sont ceux qui, de France, vont y faire une excursion d’une journée, voire seulement le marché. Car les prix sont plus doux qu’en France et le lieu idéal pour acheter des fromages artisanaux comme la P1120550P1120569« burrata » des Pouilles, une belle boule de mozzarella au cœur crémeux, ou un gros morceau de parmesan ! Côté charcuterie, place surtout au San Daniele, l’un des meilleurs jambons crus  au monde.

Au retour, on se paie un coucher de soleil sur la Méditerranée.

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