L’Accord de libre-échange Canada-Union européenne : ce n’est pas pour demain
La sénatrice canadienne Claudette Tardif, rencontrée le 6 mai dernier à Ottawa, ne croit pas à une mise en œuvre rapide du traité : « pas avant 18 mois ».
L’ambassadeur de France au Canada, Philippe Zeller, abonde dans le même sens : l’accord compte 600 pages à traduire dans toutes les langues de l’Union européenne avant d’être présenté aux Parlements de l’ensemble des pays membres. Quand le feu vert politique aura été donné (la fin des négociations sur certains points) avec signature de l’accord, il faudra compter douze mois, selon lui, pour compléter ce processus, plus six mois pour la mise en œuvre. Tablons donc pour « fin 2015-début 2016 ».
Il avance par ailleurs l’idée que la signature puisse faire l’objet en septembre prochain d’un sommet Canada-Union européenne en terre canadienne.
Suite de la saga des droits de scolarité d’étudiants français au Québec
Curieux comme certains vont vite en besogne pour crier victoire ! Dans la presse québécoise, on annonçait la semaine dernière que les Libéraux au pouvoir ne remettraient pas en cause l’avantage dont bénéficient les jeunes français qui viennent faire des études au Québec (où ils paient comme quelques autres francophones les mêmes frais de scolarité que les Québécois, soit environ 2000 $ par an, contrairement aux autres étrangers qui déboursent beaucoup plus d’argent). L’annonce d’un changement, inscrit au projet de budget par l’ancien gouvernement Marois et promis aussi par les Libéraux durant la dernière campagne électorale, avait provoqué un tollé dans la communauté française au Québec et fait jaser jusqu’au Quai d’Orsay.
La nouvelle ministre des Relations internationales, Christine Saint-Pierre, est revenue sur le sujet après avoir « senti l’inquiétude », indiquant ne pas vouloir remettre en cause « nos relations diplomatiques avec Paris » sur cette question. Ce qui ne veut pas dire que les Libéraux vont maintenir l’avantage des étudiants français au niveau actuel…
Rencontré début mai, le sénateur Michel Rivard, vice-président de l’association interparlementaire Canada-France, déplorait « l’irritant » du projet de hausse des frais de scolarité pour les Français au Québec. Et Philippe Zeller, ambassadeur de France au Canada rencontré le même jour à Ottawa, notait que personne n’avait cru bon d’informer le gouvernement français de la mesure intégrée dans le budget québécois… En jeu : 85 millions de dollars selon lui qui sont reversées aux universités pour les indemniser du manque à gagner actuel, alors que les retombées directes de l’accueil d’étudiants français au Québec seraient de 300 millions de dollars par an (frais de transport compris). Sans compter qu’au moins 15% restent ensuite au Québec.
La France, ajoutait-il, demandera à tout le moins un étalement dans le temps de la suppression de l’avantage, si Québec décidait de maintenir la mesure budgétaire, pour ne pas pénaliser les Français qui sont en ce moment aux études au Québec. Ce devrait être aussi l’occasion, selon lui, de réfléchir sur la coopération privilégiée qui unit la France et le Québec et sur les façons de la renforcer.
Affaire à suivre !
Notes d’une journaliste (aussi) politique
J’étais en balade la semaine dernière entre Ottawa, Toronto et Montrėal afin de suivre pour Le Monde le Premier ministre français en voyage officiel au Canada pour la première fois. C’est au pas de course que nous filions d’un rendez-vous a un autre, parfois sans même avoir le temps d’entendre l’invité de marque, comme à l’Université de Toronto! Raison : la GRC avait refusé que le minibus des journalistes français prenne place dans le cortège officiel du chef de gouvernement, lequel avait l’immense avantage de stopper le trafic routier, à l’heure de pointe de l’après-midi, pour se rendre à l’aéroport Pearson ! Las, contrairement à Ottawa où nous faisions partie du cortège (5 limousines, des dizaines de voitures, une ambulance, deux minibus), nous avons passé plus d’une heure dans les embouteillages torontois avec la crainte de ne pas arriver à temps sur le tarmac pour embarquer dans l’avion officiel de la délégation. Finalement, le conducteur a attrapé la queue du cortège près de l’aéroport et sommes arrivés à temps, avec mon article quasiment écrit dans le bus !
Comme au matin, pour le vol Ottawa-Toronto, l’accueil à bord de l’Airbus A 310 de l’armée de l’air française (assurant les voyages du Premier ministre français) est irréprochable. Pour calmer les esprits, rien de tel qu’une coupe de vrai champagne ou d’un bon bourgogne…
A bord, certains journalistes se reposent tandis que d’autres (comme moi et le journaliste de l’AFP) travaillent, confortablement assis dans des sièges typiques classe affaire. Au vol aller, vers 11h30, nous avions eu droit à un repas froid gastronomique, illustré par la photo ci-dessous! Avec crevettes aux petits légumes, flan d’asperges et poisson fumé, purée de champignons, brochette de bœuf, fromages fins et dessert, le tout servi avec de vrais couverts et verres en verre pour le champagne ou un château Margaux… Mais seulement cinq minutes pour l’avaler avant l’atterrissage…
A l’avant de l’appareil, les ministres et les grands pontes de l’industrie qui les accompagnent; à l’arrière, les conseillers de tout ce beau monde et les journalistes. Pas beaucoup d’échanges entre les deux « zones », ceux de la première se gardant d’approcher la « clique » journalistique. Certains viennent tout de même « vendre leur salade » aux journalistes, comme cet attaché de presse de Joe Oliver, ministre canadien des ressources naturelles, qui vient me parler sables bitumineux albertains et pipeline Keystone pour lequel le gouvernement canadien fait des pieds et des mains ces temps-ci dans l’entourage d’Obama pour qu’il l’accepte. Un autre, chef de PME visiblement passionné, viendra m’entretenir de son logiciel libre qui fait un tabac en France et qu’il veut vendre maintenant au Canada via une filiale à Montréal.
La veille, réception et discours du Premier ministre à l’ambassade de France à Ottawa, magnifiquement située sur le bord de la rivière des Outaouais. Buffet de luxe, dont de délicieux macarons au foie gras, vin et champagne coulant à flot… On attrape un morceau au passage car il n’y aura pas forcément de repas ensuite pour nous, pauvres journalistes obligés de suivre M. Ayrault mais ensuite de courir écrire nos papiers ou de monter nos reportages télé ou radio pendant que les membres de la délégation mangent tranquillement… Nous fumes toutefois très bien traités par les accompagnateurs presse de la délégation, ayant toujours dans les salles de presse de bons buffets pour alimenter nos neurones.
Retour sur images d’un pape argentin plutôt que québécois
Mercredi dernier, le 13 mars, je prenais le train Montréal-Ottawa pour aller rejoindre une délégation accompagnant le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, venu pour la première fois en visite officielle au Canada, puis au Québec, avec en pointillé un ou deux articles à écrire pour Le Monde.
Juste avant que je mette la clé sous la porte, la fumée blanche s’est élevée au-dessus de la chapelle Sixtine (sur mon écran de télé). Angoisse : allions-nous avoir une pape québécois, vu que le cardinal Marc Ouellet figurait parmi les favoris ? La veille déjà, j’avais fait quelques démarches pour me rendre à La Motte, au fin fond de l’Abitibi (600 km de Montréal), lieu de naissance du dit cardinal. C’était le branle-bas de combat dans ce petit village où les journalistes et caméras de télé affluaient déjà. Les hôtels d’Amos affichaient complets et je craignais pour la disponibilité des vols vers Val d’Or… Allait-il falloir que je change mon fusil d’épaule dans la journée en faisant un aller-retour Montréal-Ottawa et en laissant tomber le chef du gouvernement français pour repartir vers La Motte ??
J’ai gardé mes plans et suis partie pour la gare, non sans espérer que le nom du pape soit annoncé avant mon départ. Du lounge de Via Rail, le nom est sorti du chapeau via internet : un argentin l’avais emportė lors du court conclave de Rome… Quel soulagement pour moi mais, une fois en route, j’ai eu une pensėe ėmue pour tous ces Abitibiens qui se préparaient à un déferlement médiatique en cas d’élection de Marc Ouellet. Elle aurait aussi signifié un autre déferlement continu, celui de milliers de pèlerins par an dans une région qui aurait eu bien besoin du tourisme religieux pour améliorer son ordinaire ! Et j’ai craint un peu aussi les rėactions sarcastiques du Canada anglais, se réjouissant que le Québec n’ait pas eu finalement son heure (et même bien davantage) de gloire catholique.
Arctique: les blâmes pleuvent sur Ottawa
Publié le 15 novembre 2007
«Il faut plus que de belles paroles pour défendre la souveraineté», affirme Stephen Harper en parlant de l’Arctique. Ainsi, l’été dernier, le premier ministre a multiplié les annonces à propos de cette région. Mais là-bas, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer les choix du gouvernement conservateur, comme l’a constaté notre collaboratrice, qui revient d’un voyage de quelques jours en Arctique à bord du Louis-Saint-Laurent. (lire la suite)
Le Canada craint l’arrivée par mer d’autres clandestins tamouls
Publié le 17 Août 2010
Ottawa soupçonne les Tigres d’avoir organisé l’odyssée du « Sun-Sea », qui a accosté sur l’île de Vancouver. Plus de quarante-huit heures après l’arrivée, vendredi 13 août, sur l’île de Vancouver, du cargo thaïlandais Sun-Sea, transportant au moins 450 Tamouls, les circonstances de leur périple de plus de trois mois dans le Pacifique demeuraient nébuleuses. Cependant, les autorités canadiennes ont laissé filtrer quelques informations. Ces immigrants illégaux seraient entre 450 et 490, dont 50 femmes et 50 enfants, a indiqué, samedi, le porte-parole de l’Agence canadienne des services frontaliers, Rob Johnston, rendant compte des premières procédures d’identification des passagers avant leur transfert vers des… (lire la suite)