Des journalistes très écoutés au Québec

Article publié sur le monde.fr le 5 novembre 2016 

Plusieurs journalistes ont été mis sur écoute de 2008 à 2013. Une commission d’enquête sur la liberté de la presse a été créée dans la foulée.

Les médias québécois sont en émoi après des révélations sur la surveillance policière des communications de journalistes d’enquête renommés, dont la liste s’allonge de jour en jour. Pour répondre à des « questions légitimes », le premier ministre québécois Philippe Couillard a annoncé, jeudi 3 novembre, la création d’une commission d’enquête sur la liberté de la presse, incluant la protection des sources journalistiques, et l’indépendance des pouvoirs. Il y ajoute une enquête administrative sur le « cas spécifique » des journalistes dont les numéros d’appels entrants et sortants de portables ont été récupérés par la police.

L’affaire avait débuté le 31 octobre. La Presse révélait qu’un de ses chroniqueurs, Patrick Lagacé, avait fait l’objet d’une surveillance de ses appels pendant plusieurs mois début 2016 par la police de Montréal. Les jours suivants, sept autres journalistes ont été informés par la police provinciale qu’elle avait « collecté » leurs numéros, pour la plupart entre 2008 et 2013. Un juge lui avait donné le droit en 2013 d’obtenir ces informations dans l’espoir d’identifier la source policière qui avait informé les journalistes d’une mise sur écoute électronique du patron de la puissante Fédération des travailleurs de la construction (FTQ). A l’époque, un gigantesque scandale de corruption entre des entreprises du BTP et des partis politiques agitait le Québec.

Trois animateurs vedettes d’« Enquête », émission très écoutée de la Société Radio-Canada, ont fait des reportages-chocs sur cette affaire dont son ancien animateur Alain Gravel. Ce dernier a appris jeudi qu’il figurait, avec deux de ses collègues, sur la liste des journalistes écoutés.

Au niveau canadien, rien à signaler… Le premier ministre Justin Trudeau a indiqué jeudi avoir parlé aux patrons du Service canadien du renseignement de sécurité et de la Gendarmerie royale du Canada pour s’assurer qu’il n’y a « aucune activité de ce type au niveau fédéral ». Il affirme que « la liberté de la presse est essentielle pour une démocratie qui fonctionne bien », comme il est « fondamental que les journalistes puissent faire leur travail d’informer les Canadiens et donc de protéger leurs sources confidentielles ».

La radicalisation se combat d’abord dans la vie réelle

Article publié sur le monde.fr le 8 novembre 2016

Analyse. Les individus radicalisés ont en commun de manquer de perspective. Améliorer leur sort éducatif et économique serait le premier rempart contre la radicalisation. L’école est un lieu privilégié pour la prévention.

Les « milléniums », ces jeunes nés après 1980, ont à peine connu la vie sans Facebook, YouTube, Twitter, Instagram et autres Telegram, devenus leurs principaux vecteurs de communication et d’information. Avec des équipes de communication hors pair, des groupes terroristes comme l’organisation Etat islamique (EI) se servent allègrement de ces réseaux sociaux pour diffuser leur propagande et recruter.

Nombreux sont ceux qui prônent, pour lutter contre la radicalisation des jeunes, de combattre les djihadistes sur leur propre terrain virtuel. Mais bloquer des sites et contrer la propagande par des discours alternatifs, est-ce la bonne méthode ? Les experts réunis à la conférence internationale « Internet et la radicalisation des jeunes », organisée du 30 octobre au 1er novembre par l’Unesco et le Québec, étaient partagés sur le sujet. Mais ils se sont accordés sur un point : il est impossible d’enrayer le phénomène seulement sur Internet ; c’est dans la vie réelle de ces jeunes qu’il faut surtout agir.

« Il n’existe pas de preuve d’un lien direct entre radicalisation des jeunes et propagande en ligne », affirme Séraphin Alava, professeur en sciences de l’éducation à l’université de Toulouse. Internet agit comme un accélérateur de la radicalisation de jeunes vulnérables, « en souffrance sociale », selon l’expression de Cécile Rousseau, professeure au département de psychiatrie de l’université McGill.

La réplique facile des gouvernements à la propagande djihadiste a été de réclamer des géants du Net qu’ils retirent de tels contenus. Plusieurs, comme la secrétaire d’Etat française chargée de l’aide aux victimes, Juliette Méadel, militent encore avec force pour une politique plus proactive dans le repérage et le retrait de contenus extrémistes. Mais la censure est inefficace, conviennent la plupart des spécialistes.

Un combat perdu d’avance

Chaque minute, 570 sites sont mis en ligne et soixante-dix heures de contenu débarquent sur YouTube. Maîtriser ce flux d’informations est un combat perdu d’avance. « La censure ne fonctionne pas et, de toute façon, Internet n’est pas la cause de la radicalisation », martèle Ross Lajeunesse, responsable mondial de la liberté d’expression et des relations internationales de Google.

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Blogue Ulysse : Je grouille à la pêche

Article paru sur mon blogue Grouille pour pas qu’ça rouille le 10 juin 2016

A moins de jouer de la mouche les deux pieds et même la moitié du corps immergé dans une rivière, la pêche n’est pas à proprement parler une activité de plein air très « grouillante ». Mais comme le mois de juin est bon pour titiller le poisson et que les jours sont les plus longs de l’année, pourquoi ne pas essayer le « prêt-à-pêcher » offert dans plusieurs réserves fauniques gérées par la SEPAQ ? On est dehors, il fait beau et il y a toujours de belles randonnées à faire à pied ou en vélo aux alentours.

Direction : la réserve faunique Papineau-Labelle, à cheval sur l’Outaouais et les Laurentides. Rendez-vous au poste d’accueil Mulet pour récupérer permis de pêche, droits d’accès à la pêche, cannes à pêche, coffres à pêche, leurres à pêche… Le forfait « prêt-à-pêcher » donne aussi droit à un beau chalet en bois rond au lac Kennedy, en plein cœur de la réserve.

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Avenues : La Côte-Nord en 10 arrêts

27 juillet 2016 – article publié sur avenues.ca

CE N’EST PAS PARCE QU’ON FAIT UN ROADTRIP EN VOITURE SUR LA CÔTE-NORD QU’ON NE PEUT PAS PROFITER DU PLEIN AIR AUX ARRÊTS. DE TADOUSSAC À BLANC-SABLON, LA ROUTE DES BALEINES SUIVIE PAR LA ROUTE MARITIME DE LA BASSE-CÔTE-NORD OFFRENT DE MULTIPLES OCCASIONS DE RANDONNER, CANOTER, FAIRE DU KAYAK ET OBSERVER LES OISEAUX.
1. DE TADOUSSAC AUX BERGERONNES

Marcher sur la passerelle de bois dominant la baie de Tadoussac nous transporte déjà dans l’univers marin du Saint-Laurent. On peut poursuivre au pied des dunes (surtout à marée basse) puis reprendre l’auto jusqu’aux Bergeronnes. Tout autour du Cap-de-Bon-Désir, on marche des heures sur les belles roches ou on s’assoie pour observer les baleines qui s’approchent souvent de la rive.

2. DE LONGUE-RIVE À PORTNEUF

Place aux oiseaux aux abords du Centre d’interprétation des marais salés, à Longue-Rive, comme sur le banc de sable, à Portneuf-sur-Mer, qui s’arpente sur 8 km aller-retour. Plus tranquille est la balade en canot sur la rivière Portneuf. Il y a tellement de courant qu’on rame surtout pour se diriger, le nez en l’air.

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La rivière Portneuf sur la Côte-Nord.

La rivière Portneuf sur la Côte-Nord.

 

Avenues : 7 lieux magiques pour marcher hors des sentiers battus

30 juin 2016 – article publié sur avenues.ca

POUR LES RANDONNÉES, IL N’Y A PAS QUE LES SENTIERS! PLAGE DE SABLE, ROCHERS, GALETS… VOICI DES SUGGESTIONS DE LIEUX MAGIQUES POUR MARCHER HORS DES SENTIERS BATTUS!
PARC NATIONAL DU BIC

Au Parc national du Bic, dans le Bas-Saint-Laurent, les sentiers en forêt sont rarement loin de l’eau. Ceux du Cap Caribou ou du Cap à l’Orignal longent de jolies anses avant de vous donner vue directe sur le grand fleuve. À marée basse, sortez du parc et filez vers l’est sur la route 132. Juste après le village du Bic, une petite route à gauche mène au golf. On peut facilement marcher sur le sable et les rochers à marée basse jusqu’en face de l’île au Massacre et il n’est pas rare d’y voir quelques phoques se prélasser au soleil sur une roche…

CAP-DE-BON-DÉSIR

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Canada : une nouvelle génération aux manettes

Article publié dans la revue Politique internationale, no 152

Il a l’allure d’un jeune premier athlétique qu’on verrait plutôt acteur, rock star ou GO au Club Med ; mais le nouveau premier ministre canadien, Justin Trudeau, a démontré, quelques mois seulement après sa brillante élection, le 19 octobre dernier, à quel point il pouvait être un fin renard en politique. L’homme diffère profondément de son prédécesseur, le conservateur Stephen Harper… mais aussi de bien d’autres responsables politiques à travers le monde ! Partout où il passe, de Vancouver à Toronto, de Manille à Paris, le quadragénaire distille un vent de fraîcheur. Sera-t-il happé par la « machine » politicienne canadienne ou frappé par cette torpeur diplomatique qui fige souvent les relations internationales ? Saura-t-il concrétiser l’espoir qu’il incarne pour une majorité de Canadiens et faire perdurer la vive sympathie qu’il s’est déjà attirée auprès des grands de ce monde ?

Ce qui est sûr, c’est que, au cours des six premiers mois de son mandat, Justin Trudeau a pris quelques décisions annonciatrices d’un vrai changement de cap : accueil de réfugiés syriens ; retrait des troupes canadiennes de combat en Syrie ; nouvelle collaboration avec les peuples autochtones ; accroissement substantiel de l’aide de l’État à la classe moyenne ; lancement d’un grand programme d’infrastructures ; sans oublier la mise en oeuvre d’une réforme électorale. Il promet de propulser le pays dans la modernité, qu’elle soit numérique, culturelle, politique ou écologique. Reste à transformer l’essai.

« Nous avons battu la peur avec l’espoir et, ce soir, le Canada retrouve un peu de lui-même. » Cette phrase, que M. Trudeau a prononcée au soir de sa victoire électorale, résume bien l’état d’esprit actuel de ceux qui l’ont choisi. En ce fringant premier ministre libéral, sorte d’Obama canadien, ils retrouvent plusieurs des valeurs profondes qui les unissent (importance de la diversité culturelle, art du compromis, respect de l’autre, protection de la nature…). Son arrivée aux manettes est synonyme d’espoir de jours meilleurs pour eux, pour leur famille, pour le monde. Ce n’est pas rien.

Après une décennie de gouvernement conservateur marquée par l’obsession sécuritaire, la centralisation du pouvoir et la frilosité sur diverses questions morales ou sociales, Justin Trudeau a déjà réussi l’impossible : ramener les Libéraux au pouvoir à Ottawa et proposer sa vision d’un Canada moderne, animé d’idées nouvelles et d’un profond humanisme.

Le parcours d’un homme libre

Le jeune Justin a baigné depuis sa tendre enfance dans la politique mais, aussi, dans les turbulences d’une vie parentale dont les frasques firent les délices de la presse à sensation. L’image du père, Pierre Elliott Trudeau, chef du gouvernement fédéral de 1968 à 1979, puis de 1980 à 1984, lui colle à la peau. Il s’agace qu’on l’y compare sans cesse et a toujours aspiré à se faire un prénom (1). Leurs différences de personnalité sont notables. L’un était un intellectuel autoritaire, l’autre est un homme de terrain qui apprécie le contact humain. Quant au bagage familial de Justin Trudeau, il n’est nullement négligeable (2). Il est même essentiel, pour comprendre les ressorts de sa personnalité, de prendre la mesure de l’héritage que lui ont légué ses deux parents, mais aussi son grand-père maternel, Jimmy Sinclair, député dans les années 1940 et ministre des Pêches de 1950 à 1957, auquel il voue une admiration sans borne. Ayant vécu toute son enfance sous les feux de la rampe, habité le 24, Sussex Drive à Ottawa (résidence officielle du premier ministre), accompagné son père lors de grands voyages officiels, Justin Trudeau fait partie du paysage politique canadien depuis sa naissance, à l’instar des Kennedy aux États-Unis.

Il aime plaire. Et gagner. Gagner comme à la boxe, son sport favori, en usant de stratégie et de concentration, en évitant les mauvais coups, en se relevant s’il en prend un… Plaire, aussi, comme il a toujours voulu plaire à sa mère, cette grande absente d’une partie de sa jeunesse. Il a un fort besoin d’aller à la rencontre des autres et de se faire aimer, note Jonathan Kay, rédacteur en chef du Walrus Magazine (3). Comme un reliquat d’une enfance tourmentée par le divorce parental…

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Cape May: plus que la plage

Article publié sur Canoë le 22 juillet 2016.

Le sable est fin, la mer est belle, mais les multiples plages de Cape May et de toute la péninsule du «Jersey Cape» ne sont pas leurs seules ressources pour des vacances réussies. Plusieurs activités sportives et visites gourmandes permettent à coup sûr d’agrémenter le séjour.

CAPE MAY, VERSION SPORTIVE

Balade à vélo, kayak, planche à pagaie… Si vous n’êtes pas un mordu de surf ou de course les deux pieds dans le sable, mettez le cap sur l’arrière-pays, les routes de campagne comme les immenses marais salés typiques de la région. À Cape May comme à Wildwood, Stone Harbour et Avalon, la route du bord de mer (entre dunes et habitations) est doublée d’une piste cyclable. S’il fait trop chaud, l’eau n’est pas loin.

Sillonner les rues de Cape May en vélo est tout aussi sympathique et de chaque côté du canal, il y a plusieurs petites routes agréables pour pédaler. On peut se rendre ainsi jusqu’au phare. Les plus courageux montent ses 199 marches pour admirer la vue, à la confluence de l’océan Atlantique et de la baie Delaware, tandis que les autres se promènent à pied sur les sentiers du Cape May Point State Park, l’un des repères des ornithologues. En chemin, l’arrêt est de mise pour visiter les magnifiques jardins bios de la Beach Plum Farm, sur la Steven Street, voire y pique-niquer ou profiter d’un bon lunch.

En famille, le pique-nique est aussi possible, comme le vélo, dans le Cape May County Park, contigu à un zoo qui vaut vraiment le déplacement. Troisième en importance aux États-Unis et gratuit, on y rencontre de tout, des girafes comme des ours, des reptiles comme des paons, des zèbres, des singes et une multitude d’oiseaux. De longues passerelles permettent d’admirer les animaux gardés dans de grands enclos et des volières.

Quand il vente côté océan, on est plus à l’abri côté «wetlands». Ces marais salés de la péninsule sont d’une incroyable richesse faunique, car ils constituent une halte de choix pour les oiseaux migrateurs. Plusieurs tours guidés en kayak y sont organisés. Au Nature Center de Cape May, le départ se fait non loin de la marina. Le parcours dans le Cape Island Creek, un sinueux cours d’eau encadré de marécages, ne manque pas de charme et permet d’admirer des aigrettes blanches, des hérons bleus, des hirondelles, des outardes et différents oiseaux de rivage. Sans compter des balbuzards-pêcheurs, espèce en voie de disparition, qui nichent sur de hautes plateformes installées dans les marais.

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